Difficile de qualifier la musique de Zombie Zombie sur cet album, qui atteint un nouveau palier. Si l’ADN du duo français est clairement lié au kraut rock, si ses penchants electro le font pencher vers la synth wave, sur cet opus, il va bien plus loin. La musique de film, ok, c’est vu. Une certaine forme de musique discoïde, tordue, progressive, aussi. Mais ça chante en latin, aussi, et ça développe des sonorité post jazz que ne renierait pas un John Zorn. Bon, je ne vais pas vous jouer de la flûte ; c’est chelou. Mais chelou dans des proportions gigantesques, hein, pas le chelou du quartier qui met des chaussettes dépareillées et qui aime Jean-Michel Jarre. Pour écouter et apprécier « Vae vobis », il faut être dans les bonnes conditions. Et celles-ci ne se fabriquent pas. Ou plutôt si, mais c’est à la faveur de mois, d’années d’ingestion de musique de film d’épouvante, de rock progressif rétro, d’italo disco déviant, d’electro expérimental. Quoi, t’en veux encore ? Alors ok, je te fais une place camarade, et tâche de te préparer au voyage. Est-ce que ça secoue ? Pas vraiment, à part les idées reçues. On reconnaît encore (et on apprécie) le dessin de Druillet, qui contribue à l’installation de l’ambiance unique de cet album, héritage de l’effervescence créative des années 70 tant en matière de science-fiction, d’épouvante que de musique. Pas de tube à l’horizon, et « Vae vobis » n’est pas un exemple de facilité d’écoute. C’est le genre d’album qui ne parlera qu’à une infime partie des auditeurs, et / ou peut-être même pas immédiatement, mais seulement après un travail de sape. Mais quand même, il y a quelque chose ici que vous ne trouverez nulle part ailleurs, et rien que pour ça, il mérite sa place ici.
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