
Zéro Absolu, c’est la suite directe de Glaciation, après un clash irrésoluble avec Hreidmarr. Si le nom suggère une suite logique, il n’est peut-être pas si bien trouvé. En effet, il existe de par le monde (et en France, a existé au moins) pas mal de formations avec le même nom, ce qui peut porter préjudice au(x) groupe(s). « La saignée » est une suite certes, mais aussi une extrapolation. Zéro Absolu n’est pas vraiment la continuité de Glaciation expurgée d’un musicien et exprimant des rancoeurs. Le post black metal va ici chercher d’autres choses. Des sonorités plus entendues depuis des années, et que j’avoue, j’ai un peu de mal à accepter de nouveau, rappelant le black atmosphérique / symphonique des années 90. Des plans plus post rocks étayés de samples. Des passages aux guitares plus heavy. D’autres plus apaisés avec un chant clair. Bref c’est riche et complexe, d’autant plus que « La saignée » ne comporte que deux longs titres… Ceci n’aide pas l’auditeur à trouver son chemin. De base, cette sortie est un exutoire, une saignée dont le but est de se débarrasser des éléments de l’histoire les plus récents pour revenir à l’idée de base du projet Glaciation avec son vocabulaire musical. Pas étonnant donc que les textes adressent des messages personnels à ses anciens membres, dans un esprit revanchard très black. La pochette, d’ailleurs, reflète ça aussi : il s’agit d’une photo du premier ep de Glaciation à la suite d’un incendie ; tout un symbole… Donc, on a ici un premier album qui sonne, euh, comme un premier album. Comprenez qu’il part un peu dans tous les sens, manquant un peu de ligne directrice, comme si Zéro Absolu avait voulu à la fois étaler toute sa haine mais aussi toute sa créativité aux yeux du monde et de ses ennemis. On peut comprendre, mais ça reste un peu maladroit, et la suite devra être un peu moins libre pour convaincre.