Derrière ce nom goguenard, se cache un duo allemand auteur d’un terrible coup de coeur electro-pop indie pour moi. On pourrait s’attendre à quelque chose de fun et d’immédiat ; il n’en est rien. Ce qui prime ici, c’est la mélancolie. On pourrait même aller jusqu’à parler de noirceur, bien que ce terme soit un peu fort. A l’écoute de ce premier album, je pense à Thom Yorke, à Jay-Jay Johanson, à Moderat… on y trouve ce mélange de douceur, d’expérimentation et d’amertume, le tout avec un pouvoir mélodique indéniable. Une forme terriblement actuelle d’electro le dispute à un sens très new wave des mélodies vocales, et une retenue mi-pudique mi-affectée. Peu importe ce que le duo avait en tête en les composants finalement ; elles sont toutes sans exceptions chargées d’une beauté et d’une magie confondantes. Mariage parfait entre une technique à la limite de l’avant-gardisme et une esthétique post-moderne, « Yeah but no » prouve en 45 minutes qu’un premier essai peut être un coup de maître. Le piège dans lequel le combo pourrait s’empêtrer, c’est celui de la linéarité ; ces dix titres ont beau être magnifiques, ils ont une certaine tendance à l’homogénéité extrême, pour ne pas parler de redondance. Mais voilà, ils sont tous tellement bons que je leur pardonne tout ! Et je vous invite à y succomber à votre tour !
Yeah But No : Sand
Yeah But No : Leave the dark