
L’ADN de Within Temptation n’est jamais trop entré en concordance avec le mien. Son premier album, « Enter » a lancé la mode du gothic metal symphonique, et oui, c’est vrai, quelques formations issues du genre m’ont par la suite apporté de très bonnes surprises. Mais j’ai toujours eu un peu plus de difficultés à apprécier le style bien plus lyrique et heavy des bataves. Et ce malgré la voix magnifique de sa vocaliste Sharon Den Adel, dont l’organe n’a pas pris une ride 27 ans plus tard. 27 ans. Ça fait une paie. Et pourtant le groupe n’a jamais baissé les bras, et n’a jamais hésité à se remettre en question, à changer sa formule par touches. Et c’est ce qu’il fait ici aussi ; de l’aveu même du groupe, « Bleed out » est le disque le plus lourd du groupe. Et après deux écoutes, je peux vous dire qu’il ne ment pas. D’ailleurs, c’est une évidence dès « We go to war » et son entame ; un bon gros riff aux couleurs electro-metal nous accueille. Bien sûr, par la suite, la douce voix de Sharon nuance le tout, mais quand même, on sent qu’il y a ici autre chose à l’oeuvre que ce qu’on connaît déjà, et c’est tant mieux. Bien sûr que le côté symphonique reste prépondérant. Mais justement, je le trouve bien plus efficace encore quand il se trouve combiné à des riffs plus puissants et modernes. Ici, je retiens particulièrement des titres comme « Wireless », « Cyanide love » et son côté indus, le single « The purge », « Shed my skin »… Le feeling gothique doom gentillet d’antan n’a pas totalement disparu, mais il s’est quand même bien atténué. Résultat, on a ici un opus qui pourra probablement être apprécié à la fois par les amateurs de « l’ancien » Within Temptation que par ceux qui cherchent un compromis sympa entre metal doux et metan un peu plus musclé… Et même ceux qui trouvaient l’ancienne mouture un peu trop gnan-gnan !