
Weather Systems, c’est Daniel Cavannagh et Daniel Cardoso, respectivement ex chanteur et batteur d’Anathema. Le groupe anglais a en effet splitté en 2020, et Daniel a toujours été très productif, avec de la suite dans les idées. « Weather systems » est d’ailleurs le nom d’un album de son ancien groupe, et « Once without a shore » a précisément été composé durant des sessions d’enregistrement d’Anathema peu avant sa fin. Il en partage donc les caractéristiques : un metal atmosphérique aux penchants gothiques et rock progressif, lyrique et mélancolique, mais empruntant parfois des sonorités plus rageuses. Rageuses mais pas enragées ; ne vous attendez pas à trouver ici une foule d’éléments metal, on est même à la limite de pouvoir qualifier ce disque de metal tant il est « tempéré ». Alors si vous avez été fan de la formation, et surtout de sa fin de carrière, vous ne pourrez pas être déçus de ce que vous trouverez ici. De mon côté, j’avoue que je préfère les débuts doom death du groupe et son développement metal gothique. Même si les qualités de composition des anglais m’ont toujours paru évidentes (et elles le sont encore ici), la lumière transparaît tout de même un peu trop ici, je m’y sens moins à l’aise que sur les titres plus orageux d’un « The silent enigma » ou d’un « Eternity ». De plus, les titres, malgré la présence accrue des claviers et de la voix, sont un peu trop guitar-driven dans le sens guitar hero du terme ; il y a ici une réelle pureté du son, une volonté de ne pas user d’effets de production à outrance. Et une couleur volontiers rétro. Ah oui, justement ; ce côté rétro s’accompagne d’une certaine manie à étirer les ambiances et les mélodies, et à installer l’ensemble des titres au sein d’une ambiance commune. Ce qui fait que d’un titre à l’autre il y a une certaine ressemblance, un peu trop forte parfois. « Oceans without a shore » reste un bon album, mais il reste un peu trop propret et lumineux pour moi.