
Très franchement, je ne pensais pas que Ugress existait encore. J’ai connu le projet de
Gisle Martens Meyer il y a 20 piges, je pense que c’était à l’occasion de la sortie de « Cinematronics ». Et autant vous le dire, ça n’avait rien à voir avec ce que vous trouverez ici, musicalement parlant. Le point commun, cependant, est le côté très recherché, cinématique et technique de la chose. Je ne sais pas pourquoi j’ai perdu de vue l’artiste, parce que oui, monsieur Meyer est ce qu’on peut considérer comme un petit génie de la musique électronique. Si cet album semble prendre à ses débuts la direction d’un pur disque de rétrowave, et s’il en conserve quelques stigmates tout du long, il y verse rapidement de nombreux autres éléments, et c’est tant mieux. Parce que Ugress est doué, vraiment doué, pour bâtir des titres qui vous font voyager, empilant des sous-genres, faisant naître des ambiances. On ne trouvera pas de chant ici, mais chaque piste ou presque est accompagnée d’une voix déclamant des textes en anglais à la façon d’un narrateur. « Retrotopia » va en tout cas me marquer longuement, et me rappelle combien Ugress a à offrir au monde de la musique. Pas étonnant que ses titres habillent régulièrement des films, jeux, séries ou autres. Mais ils se suffisent à eux-mêmes en termes de pouvoir d’évocation ; ce sont de vrais petits courts métrages. J’aurais aimé vous donner mon top des titres ici présents, mais après trois écoutes, franchement, je les aime tous, même si j’avoue que le thème sombre et les sonorités de « Exit 44 » m’ont bien accroché. Bref, « Retrotopia » est un excellent album à découvrir d’urgence !