Formation versaillaise donnant dans l’electro, Turzi fait partie de ces artistes qui regardent ouvertement derrière eux, vouant un culte à la scène krautrock des seventies. Le krautrock, pour les non-initiés, est une excroissance du rock progressif, souvent beaucoup plus répétitif, parfois plus psychédélique, et exploitant à fond les nouveaux outils mis à sa disposition à l’époque (début 70) ; les instruments électroniques. Cette musique hybride et expérimentale, Turzi s’en nourrit, et la recrache à sa façon, tantôt par le biais de titres très kraftwerkiens, tantôt par des choses beaucoup plus rock mais tout aussi aventureuses. Une utilisation parcimonieuse du chant masculin et de samples vocaux vient empêcher l’album de tomber dans la monotonie, chose plutôt compliquée pour ce type d’entreprise. Ce « A » a également la particularité de ne comporter que des titres débutant par cette lettre. Vous l’aurez compris, Turzi est pour le moins un cas à part dans le paysage électronique français, ne se rattachant à aucun courant en vogue, bien que piochant des idées ça et là. Au final, « A » est un album intriguant, un peu trop inégal pour qu’on le porte aux nues, mais assez différent et particulier pour qu’on prenne plaisir à le ressortir une fois de temps en temps pour en redécouvrir toutes les subtilités et les richesses.
Turzi : Afghanistan
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