
C’est la troisième fois que j’accueille ici le metal gothique grandiloquent de Tribulation. D’année en année, le groupe tendance à étoffer son univers et étendre son périmètre d’action. La différence entre « Where the gloom becomes sound » et « Subrose in aeternum » est assez flagrante ; plus d’influences rock encore, une voix claire qui s’installe largement sur l’album. Il est donc bien plus accessible, le Tribulation nouveau, et ses aspects les plus metal sont relégués à l’arrière. Ici et là, bien sûr, on trouve encore cette voix dark / thrash et des riffs puissants, mais ils sont loins d’être majoritaires. Alors, est-ce que le groupe va se transformer en truc boursouflé à la Ghost des derniers temps ? L’avenir le dira, mais pour l’instant je dois dire que si la voix de Johannes Andersson se rapproche plus d’un Him ou d’un 69 Eyes, la musique reste bien accrocheuse. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il est certain que ce nouvel album fera perdre des fans, et notamment ceux des premiers albums, à Tribulation. Et oui aussi, j’ai eu et aurai probablement encore pendant quelques temps un peu de mal à l’appréhender, l’accepter, l’apprécier autant que les précédents. J’aurai préféré y retrouver ce côté rugueux et un peu sauvage qu’on trouvait alors. Mais on fait avec ce qu’on a, et ce n’est pas si mal. Tribulation n’aime pas l’immobilisme, et qui sait, peut-être qu’on le retrouvera plus revanchard sur le prochain opus, même si je n’y crois pas trop ? Reste que les neuf titres du sixième album des suédois sont de bonne facture, et qu’ils plairont forcément à pas mal de monde, y compris en sphère hors metal, ou aux metalleux allergiques au gros son. Choisissez votre camp !






