Ceux qui ne connaissent pas Tombs (il y en a certainement parmi vous), sachez qu’il s’agit d’un groupe de metal extrême expérimental. Il faut bien l’avouer, ceux-ci ne courent pas les rues côté américain (en excluant bien sûr tout le pendant post hardcore), raison de plus pour s’y intéresser. A vrai dire, j’avais entendu parler du combo mais je n’avais jamais daigné lui prêter une oreille, trop occuppé sans doute à guetter ce qui se faisait de nouveau sur une scène européenne autrement plus fournie et excitante (on peut être chauvins des fois, non ?). Pourtant, à l’écoute de ce troisième effort, je reconnais sans mal la présence d’une personnalité bien marquée et de teintes totalement différentes de celles de notre ancien monde. Il faut dire que si Tombs est expérimental, il ne compte pas, à l’inverse d’un Dodheimsgard, d’un Arcturus, etc, d’influences non metalliques. Ou alors elles sont bien cachées. Black, death, thrash, post hardcore ; gros riffs, rage et dissonance au programme des dix titres qui composent « Savage gold ». Alors forcément, ça a une gueule beaucoup moins avant-gardiste que ce que j’ai l’habitude d’écouter dans le genre « metal expérimental » et il me faut un temps d’adaptation. Mais passé l’effet de non-surprise, je concède à Tombs une saveur toute particulière, rehaussée par la production d’Erik Rutan (Morbid Angel), qui lui confère un son plus tranchant et plus death. Tombs est un très bon groupe, mais j’avoue que son style ne me touche pas. Trop original pour du metal pur et pas assez pour de l’expé, je le laisse à d’autres moins aventureux.