TIM HECKER : No highs

Tim Hecker a toujours été un maître de l’ambiant, et même si nos rencontres fortuites ont lieu de loin en loin, j’y ai toujours pris plaisir. Ce « No highs » qui intervient après plus de 3 ans de silence ne trahira pas cette tradition. Le compositeur californien a une fois de plus travaillé les textures, les ambiances, superposé et conjugué les sons et les strates afin de proposer une expérience aussi unique que passionnante. Le « Monotony » introductif nous l’exp(l)ose en pleine face, avec son gimmick répétitif bientôt rejoint par une horde de micro-mélodies déviantes, pour aboutir à une espèce de représentation sonore du multivers. C’est une description qui peut d’ailleurs s’étendre au reste de l’album ; on y ressent vraiment un kaléidoscope de sons, comme si on traversait une galaxie peuplée d’éléments, de créatures et d’événements inconnus à nos yeux. C’est là que réside la force du monsieur ; dans cet apparent chaos dont il fait ressortir une forme de magie profuse, dans ces mélodies faites de bric et de broc qui apparaissent comme des échos ou des membres fantômes et qui bâtissent des titres à l’équilibre aussi fragile qu’essentiel. C’est le synthé qui est au centre de cette nouvelle œuvre, même si le saxophone y fait des percées rares mais remarquées. Et comme souvent, les mélodies de Tim Hecker se parent d’un caractère à la fois étrange, sombre et mélancolique ; la simple lecture des titres des pistes peut d’ailleurs nous l’indiquer. Et si on en doutait encore, le principal intéressé a déclaré que ce « No highs » vient en réaction aux nombreux disques ambiant placides et commerciaux sortis ces dernières années. Alors il n’y a peut-être pas de hauts ici, mais certainement pas de bas non plus ; avec Tim Hecker, on reste dans cet entre-deux énigmatique et surréaliste.

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