Certains groupes aiment semer le trouble d’un point de vue musical. Le hongrois Tamas Katai, tête pensante de Thy Catafalque, et seul aux commandes depuis 2011, est de ceux-là. Bien que toujours ancré en territoire (extrême) metal, il n’hésite pas depuis des années (« Meta » est le septième album) à aller puiser des sonorités et idées dans tout le spectre musical, honorant les pères fondateurs du neo black metal par son inventivité et son ouverture, qui magnifient le matériau de base et lui permettent de résister au passage du temps et des modes. Ainsi, si « Urania » débute avec un riff rétro death, on y croisera également des choeurs quasi-viking, des claviers grandiloquents, des passage apaisés, une voix black caractéristique… Mais ce n’est là qu’un exemple, et par la suite, on croisera également des parties plus ouvertement heavenly (« Siraly », « Malmok jarnak »), folk, electro (« Osszel otthon », « Malmok jarnak ») ou progressives (« Ixion Duuun »). La plupart du temps, tout se mêle ; rien ne fait peur à Thy Catafalque, mais le groupe fait toujours bien attention à ne pas prostituer ou dénaturer son art et l’esprit qui l’anime. Ici on n’est pas dans le fun, « Meta » se complaît toujours dans la noirceur, ou du moins la mélancolie, même dans ses passages les plus « légers ». Ce qui confère à considérer « Meta » comme une œuvre riche, complexe et passionnante, une beauté froide que les amoureux de noirceur se plairont à courtiser.