Il est loin le temps d’« Echoes ». A l’époque, The Rapture était le challenger, le second couteau, le besogneux, qui avait droit à un petit quart d’heure de gloire après un « Mirrors » passé inaperçu. Depuis, ceux qui lui damaient le pion (Interpol et Editors en tête) l’ont sacrément distancé. Depuis, The Rapture a sorti un troisième album (« Pieces Of The People We Love ») qui lui aussi a disparu dans les limbes du rock business. Et puis voilà ce quatrième disque porté aux nues. Côté personnel, la donne a changé : le bassiste / chanteur Mattie Saffer a mis les voiles, et le rock vénéneux développé alors semble l’avoir suivi. Ce qu’on a ici, c’est une pop un peu bêtasse mâtinée d’électro, le genre passe-partout même si plutôt bien fait. Tout ça est porté par la voix dénuée de charme et de personnalité de Luke Jenner, produit par Philippe Zdar (Cassius), peu connu pour jouer les orfèvres. On est dans la grosse machine, celle qui marche fort, qui moissonne récompenses et ventes. C’est dansant, pop, bien troussé. Ah, bien sûr, ça n’a plus rien à voir avec le passé du groupe, et ça ne vole pas haut. Mais on ne peut pas tout avoir mon bon monsieur !
The Rapture : How deep is your love
The Rapture : In the grace of your love