
The Lion’s Daughter est un groupe de Saint Louis, dans le Missouri, et propose un mélange entre black metal, sludge et metal industriel. « Skin show » est leur quatrième album et voit la formation s’aventurer encore plus loin dans son style très personnel. Ah, oui, à première vue, on ne voit pas vraiment ce qui peut faire sortir The Lion’s Daughter du lot. Mais en fait, le style ici déployé est unique en son genre. Les sous-genres avancés plus haut ne sont là que pour vous indiquer des pistes. Ils ne sont représentés que par bribes, imbriqués les uns dans les autres. Et ça fait plaisir à entendre, parce que quand on voit juste l’artwork, on pourrait penser à une énième incarnation du metalcore américain, alors que ce n’est pas du tout le propos. On a d’ailleurs du mal à cerner précisément la chose, à la décrire autrement qu’avec le terme peu élogieux de « bizarre ». Pourtant c’est bien ce qui peut caractériser le mieux le son du combo : cet équilibre précaire entre le dingue et le foireux, ces sonorités de clavier ni vraiment modernes ni ringardes, ce metal ni tout à fait extrême ni vraiment soft. Et là on en vient au nœud du problème. Enfin, pour moi, il n’y en a pas, mais je peux anticiper que chez d’autres, l’écoute se soldera par un « moui, ils ne sont pas assez metal / prog / techniques » (rayer la mention inutile). Ah, les fous ! Comment bouder son plaisir à l’écoute de ce concept-album dépeignant la période sombre de Time Square, celle où le quartier nageait dans la délinquance, la violence et le stupre ? Vue au travers de ce prisme, on se rend en effet compte que le groupe parvient sans mal à restituer la décadence de cette époque pas si lointaine. Le synthé mène la danse, toujours accompagné d’une voix thrashcore et d’influences mélodiques synthwave et rythmiques plutôt rock. L’ensemble reste accrocheur, ce qui est un exploit quand on conjugue tout ça. Une fois tout ça en tête, on perçoit de façon plus juste la pochette, marquant un contraste prononcé entre la blancheur éclatante du décor et du costume et les détails glaçants de l’image. Alors oui, ce disque est compliqué à comprendre et à accepter pour ce qu’il est, mais il vaut vraiment l’investissement.