Disque d’une inquiétante beauté, « Great surround » évoque autant la pop jazz ténébreuse d’Angelo Badalamenti sur la bande originale de Twin Peaks que le rock progressif d’Anathema sur la partie actuelle de sa carrière. La voix de Wayne Switzer n’y est d’ailleurs pas pour rien, rappelant souvent le timbre mi-profond mi-stellaire de Vincent Cavanagh. Mais c’est une fausse influence, il y a fort peu de chance que ce groupe new-yorkais ait, en 2008, fait connaissance et eu des accointances avec la musique des anglais, alors en plein hiatus. Ce premier album faisant suite à un ep tout aussi intéressant restera sans suite… La faute à la confidentialité d’un label français (cocorico quand même pour Monopsone) n’ayant pas les moyens pour s’exporter ? A un groupe incapable de reproduire les fulgurances présentes sur ce superbe disque ? Je n’en sais rien, mais après avoir découvert par hasard ce petit chef d’oeuvre, je ne peux que constater un terrible gâchis de talent. Parfois comparé à la constellation Interpol / Editors, The Fatales en adopte effectivement parfois les postures Joy Divisionesques, mais passées au tamis de sa propre vision des choses. « Great surround » n’est pas forcément un disque facile, car même si ses mélodies sont limpides, elles prennent des formes tantôt rock atmosphérique, tantôt rock indé, tantôt pop, orchestral ou plus intimiste… Mais croyez-moi, sa découverte vaut l’investissement !