
Si une artiste comme la britannique Tara Lily n’est pas la preuve ultime de la richesse du métissage, je ne sais pas ce qui le sera. La jeune femme, d’origine bengali mais ayant grandi en angleterre, cultive des influences multiples. De ses origines, certes, mais aussi de son lieu d’adoption, la très cosmopolite Albion. Le résultat, c’est un style assez unique au sein duquel on peut identifier des éléments jazz (elle a une formation piano jazz), electro, pop, R&B, trip-hop. Sur l’intro, Tara amène une vibe très world ambiant. Le premier single arrive avec une ambiance très jazz / trip-hop, ce qui n’est pas vraiment mon trip d’habitude, mais là, ça fonctionne parfaitement, une aura mystérieuse et un peu sombre s’en dégage. La soyeuse « No way out » assoit cette classe et cette élégance. « Double time » introduit quelque chose de plus urbain avec ce rythme jungle, « 6 feet down » s’avère un peu trop caressant pour moi. « Like the ocean » y met un peu plus de rythme et de modernité, avec l’incursion de la voix mi parlée / mi rappée de Surya Sen . La très groovy « Breathe now » (un peu trop pour moi d’ailleurs) et la très pop ambiant « Naima » lui font suite, sans éveiller chez moi un enthousiasme particulier. Mais « South bombay » rétablit la situation ; elle allie l’énergie, l’inventivité et la douceur que j’ai apprécié depuis le début de ce premier album. Enfin, « Untold » fait un peu retomber la sauce avec un autre titre un peu trop ambiant et trop long. Est-ce que la Motown a eu tort de signer Tara Lilly ? Certainement pas. Ce premier opus n’est pas parfait, c’est certain, mais il fait preuve d’un potentiel assez énorme, et elle d’une force de caractère qui force le respect ; nombreux sont probablement ceux qui ont tenter de lui faire faire autre chose que ce si singulier album. L’équilibre y est précaire, ok. Les choix sont parfois discutables, ok. Mais ce sont les siens, et certainement pas ceux de tout le monde. Et avec un peu de confiance et d’expérience, la suite pourrait être flamboyante.






