Le temps passe vite. C’est en 2014 que Talisco se plantait devant nous avec le hit « Your wish » et le très bon premier album « Run » dont il était tiré. Depuis, le français a bien fait son chemin, s’imposant comme une valeur sûre de la nouvelle « french touch », quelque part entre electro pop et electro tout court. Avec un titre comme « Cinematic », on s’en doute, les douze titres de ce cinquième album de Jérôme Amandi joueront la carte du grand angle. Il faut dire que les premiers émois musicaux du monsieur avaient à voir avec, entre autres, la musique de film. La note grave de « Ouverture » et on côté assez Air donne vraiment le change à ce niveau-là. « Human » emploie des gimmicks plus electro mais le fonds est tout aussi pop. « The California shine » est assez imparable, même si on ne s’attardera pas vraiment sur le texte. « L’amour est beau » est un peu trop légère à mon goût. « Le succès » commence de façon plus intimiste avant de lâcher les claviers enveloppants et libérer l’émotion par la prise d’espace sonore. Plutôt un très bon titre, qui met cependant l’accent sur l’utilisation un peu trop systématique des mêmes effets. Le disque se poursuit avec toujours cette alternance de chant francophone et anglophone, des structures et tournures très pop soulignées par des rythmes et effets électroniques maîtrisés. Il est difficile pour moi de jauger de l’évolution de l’artiste, puisque je n’ai pas mis les pieds sur un de ses disques depuis très longtemps. Mais ce qui est certain, c’est que la promesse d’un genre plus cinématographique est tenue. Pour autant, on peut s’interroger sur la présence constante de parties vocales, qui parfois (souvent ?) nous ramènent à la réalité, là où des plages instrumentales avec les mêmes effets auraient produit un effet encore plus cinégénique. Le disque transpire de beauté, d’émotion et d’espoir, et sonne parfois un peu trop enthousiaste à ce niveau, alors même s’il est objectivement bon, il ne revêt pas forcément mes couleurs préférées, c’est pourquoi je ne lui octroie qu’un 7. Mais nul doute que si vous accrochez à l’univers, vous l’apprécierez bien plus !
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