Dingue ce que les labels laissent s’échapper de nos jours. « Candela » est le troisième album des espagnols de Svdestada, et il sort en autoproduction. Ok, je ne connais pas l’histoire du groupe, et il est possible que ce soit un choix pour ces madrilènes adeptes du crust black en langue maternelle. Mais quand même, quand on se prend cette belle demi-heure de déflagrations sonores exemplaires en pleine poire, on se dit que c’est dommage que la galette ne bénéficie pas d’un peu plus d’appui et de rayonnement. Bien sûr, elle a quand même su me parvenir à plus de 1400 kilomètres, mais combien n’ont pas la chance de bénéficier de la même bonne étoile ? Enfin, on ne pas refaire le monde (ni l’industrie musicale). En sept titres, Svdestada (mais comment ça se prononce ?) donne à la fois dans la brutalité et l’émotion, tout en soignant la forme ; la basse est très sympa (« Efimero »), la batterie discrète mais capable de jolis moments (« Sinvivir »), les riffs de guitare classiques mais très efficaces, le rythme soutenu mais pas coûte que coûte (pas mal de moments plus mélancoliques)… Bref on ne s’ennuie pas une seconde sur cet opus, on applaudit Svdestada pour cette force et on se prend un bon gros coup de complotisme derrière la nuque ; on nous cache des (très bonnes) choses !
