SPRINTS : Letter to self

Sprints ou shrapnel ? Les irlandais ont beau devoir plutôt être classés en rock alternatif ou post punk (eux se définissent garage noise), la rage d’abord contenue puis explosant au grand jour de « Ticking » me rappelle la furie géniale dont pouvait être capable Hole à de trop rares occasions. Cette « Letter to self », on aimerait pas se l’envoyer en pleine tronche ; toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mais ce disque est une catharsis. Karla Chubb profite de l’écriture (et de la scène) pour évacuer ses peurs, ses doutes, ses frustrations et son mal-être, et ça nourrit parfaitement cet ogre qu’est le rock. Si, depuis sa sortie il y a quelques jours, le premier album des irlandais est accueilli de façon unanimement enthousiaste, c’est largement mérité ; il y a ici autant de tension que de relâchement, et tout ça se fait de façon aussi libre que mélodiquement percutante. Oui, certains passages font plus que nous bousculer, et « Letter to self » n’est pas une traversée tranquille (c’est même pour ça qu’on l’aime), mais il y a toujours une accroche forte, même si je n’irai pas jusqu’à qualifier les titres de « dansants » comme j’ai déjà pu le lire. Alors oui, parfois un rythme un peu plus groovy s’invite ; je dois avouer que ce n’est pas sur ces titres que je préfère le groupe, même si je comprends qu’on puisse les apprécier.

Bien sûr, on peut rapprocher Sprints des autres groupes du même genre qui ont explosé ces dernières années ; mais je prendrais plutôt ça comme l’émergence naturelle d’une nouvelle génération née des mêmes frustrations que d’une roublardise avérée. De fait, les textes de Karla restent éminemment personnels et la musique y colle parfaitement ; ce n’est pas quelque chose qui se feint. C’est une fois parvenus au terme de « Letter to self » qu’on a la confirmation qu’il s’agit d’une vraie thérapie. La preuve que ça marche ? Elle débute par un « Am I alive ? » et se termine par un « I am alive ! ». Un premier essai qui fait des étincelles et qui nous donne à espérer que tous les problèmes de Karla Chubb ne sont pas réglé ; c’est dans la souffrance qu’elle exploite le mieux son potentiel !

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