SUEUR : SUEUR

Il y a quelques jours, je vous présentais l’un de mes disques fétiches, le troisième Diabologum. Un disque difficile à saisir, qui prenait la forme de pièces expérimentales et rock accompagnées d’un sprechgesang obsédant et de textes noirs et décalés. Un album qui a fait des émules, et dont ce premier opus du trio Süeür est l’un des enfants bâtards. Bien sûr, les neufs titres de ce disque éponyme sont plus actuels, urgents, et pourraient être mieux décrits en invoquant Death Grips et Thérapie Taxi. La rencontre des deux vous parait improbable ? Ce qu’on trouve ici, c’est une ambiance sombre, des textes crus et décadents, ne respectant rien ni personne, ni leurs auteurs d’ailleurs. Le phrasé est clairement hip-hop, mais musicalement, c’est plutôt en territoire rock industriel, post punk electro qu’il faut chercher. Urbain, honnête, lucide, maladroit parfois, l’expression de Süeür est imparfaite, too much, un peu trop sérieuse pour être prise au sérieux. De l’art ou du cochon ? La révolution préparée dans un gratte-ciel, plan de com à l’appui ? Contradictions assumées, textes mi-ciselés mi-crachés, les 35 minutes de cet objet ont vraiment le cul entre deux baises. Trop pour l’un, pas assez pour l’autre, son destin est loin d’être scellé… Finira-t-il sur le trottoir ou en vitrine ? A suivre…

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