Comme Sigur Ros, Solstafir est islandais. Et comme Sigur Ros, Solstafir chante dans sa langue maternelle, et aime le post rock. Mais voilà, Solstafir est tombé dans la marmitte metal quand il était petit. Et ça change tout. Plus intense, plus nuancé, plus sombre et plus imprévisible, tout en restant très écoutable pour les non-metalleux à qui la guitare ne fait pas peur, le quatuor a également un aspect progressif plus développé qui n’est pas pour me déplaire. Mais avant tout, Solstafir est un groupe intelligent et expérimenté, qui sait parfaitement doser ses effets pour aller où il veut. Il suffit des 8 minutes 44 du premier titre, « Lagnaetti », pour s’en convaincre. Tout commence par un duo piano / voix beau et poignant, puis les cordes arrivent, apportant une profondeur et une emphase façon Constellation records. Et le rythme s’emballe, le titre gagne une certaine force du désespoir, une énergie cathartique qui emporte l’auditeur avec lui. Le groupe calme ensuite le jeu pour finir mid-tempo, dans une tension retenue. Tout l’art du combo est là. Pourtant, la messe n’a pas été dite ; si la mélancolie habite ce disque, elle sait prendre des voies différentes, et se parer de couleurs diverses tout au long de cet excellent cinquième album, qui à n’en pas douter connaîtra le succès de ses aînés. Solstafir possède une personnalité forte et un son ample et profond, sait composer des titres à la fois mélodiques et puissants, et emballe le tout avec classe. Alors que demande le peuple ? Oui, moi aussi : encore !
by Dyvvlad