
Attention malaise à venir. She Spread Sorrow est le nom du projet dark ambiant industriel d’Alice Kundalini, une italienne dont le talent pour développer des paysages sonores cauchemardesques n’est plus à démontrer. C’est du moins ce que semblent penser ses fans et son entourage, puisque la dame en est à son quatrième album. « Huntress », c’est l’histoire de Blue, un protagoniste féminin obsédé par une femme du même âge, et assaillie de cauchemars qui ne la laissent jamais en paix. Blue va donc « chasser sa proie », mais comme bien souvent dans ce cas, la relation entre les deux personnes est plus ambiguë qu’elle n’y paraît, avec toute la dépendance affective et les tourments psychologiques que ça implique. Les pistes de l’album voient une bonne dose de démence et de violence se confronter, non sans que quelques sentiments amoureux ne viennent interférer avec cette entreprise de destruction mentale. Un tout difficile à décrire, que les amateurs de « death industriel » (entre guillemets car le death est bien sûr absent ici) savoureront du début à la fin. Pour ceux qui découvrent le genre… qu’ils se préparent. La souffrance est ici une loi, et tout, du thème aux paroles et surtout à la musique, concourt à en abreuver l’auditeur. La noirceur est de mise et on ne saurait que conseiller aux simples curieux de passer leur chemin, sous peine de se voir ensevelis sous les décibels et les années de thérapie. Mais si vous appréciez le concept, il en sera de même pour le résultat. Alors n’ayez pas peur de tutoyer la folie. Que vous soyez proie ou chasseur, le frisson reste le même ici ; celui de la transgression, de l’amour interdit, et l’adrénaline qui en découle reste aussi palpable et enivrante quel que soit votre position !