« Howl » fait partie de ces disques dans lesquels je me suis lancé sans rien en connaître. Et tant mieux. Parce que si j’avais lu que son leader Louisa Roach était musicienne et poète et que le style du groupe donnait dans la pop psychédélique, il est possible que mes à-prioris négatifs aient pris le dessus. Mais j’ai commencé par lancer l’écoute, et j’ai cherché après. Et le premier titre « Howl » avec son electro pop vénéneuse et rythmique avait déjà fait son œuvre. « Mirrors » parvient à s’en écarter très légèrement, insufflant une atmosphère plus pop rock, mais s’avère tout aussi bonne. « Became » et sa mélodie qui me rappelle les groupes indé des nineties change encore les règles, suivi de près par « Shine on », sa flûte et son phrasé hip-hop. She Drew The Gun est bien plus somplexe, riche et intéressant que ce qu’on en dit, c’est une évidence. J’ai un peu plus de mal avec « Rise », qui sonne plus electro déstructurée des nineties. « Washed in blue » et « Nothing lasts »sont plus pop et sonnent plus classiques et grand public. « What’s the matter » et son côté neo r&b me laisse froid. « Conjuring » non plus ne me convainc pas complètement, malgré son côté plus brut et mystérieux. En revanche, « Ritual », même si elle suit un chemin plus pop, est plutôt efficace. C’est bizarre comme « Howl » joue la carte du changement d’ambiance aussi fréquent, quitte à se saboter. Oui, je sais, c’est la vision de l’artiste, et qui sait, certain(e)s sauront peut-être en apprécier tous les éléments ? De mon côté, j’en suis frustré, car She Drew The Gun me prouve ici qu’il peut produire une musique qui m’accroche… mais aussi qu’il n’en a pas tout le temps envie. Est-ce que je lui en veux ? Un peu, j’avoue. Mais j’irai quand même, dans deux ou trois ans, prendre ce que le groupe veut bien me donner.
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