La musique est un exutoire. Certains vont y purger leur amour, leur foi, leur peur, leur espoir. D’autres comme les américains de Ringworm s’en servent de catharsis pour leur colère. Bien que « colère » soit un faible mot à l’écoute des 11 titres de ce huitième album. Le dernier album chroniqué dans ces pages date de 2014 (« Hammer of the witch ») et m’avait plu, certes, mais en même temps un peu ennuyé. Parce qu’il ne s’y passait que ce qui était sensé s’y passer ; un écoulement rapide de 13 titres thrashcore destructeurs et intenses, un travail bien fait mais sans réelle plus-value par rapport aux centaines d’autres disques metalcore qui sortent, si ce n’est la légitimité de l’expérience de ses concepteurs. Est-ce que les choses ont changé ici ? Pas vraiment. Mais je suis peut-être dans un meilleur jour : je trouve « Death becomes my voice » plus intense, plus percutant, plus accrocheur. Pour tout dire, j’y retrouve cette impression d’être submergée de puissance qui avait pu m’assaillir à l’écoute du « State of grace » de nos belges Deviate, qui reste une pierre angulaire du genre pour moi. Oh, pas sur tous les titres, mais sur quelques pépites (« Dead to me », « Dying by design », « Death becomes my voice »), et ça me suffit. Bien sûr, à la réécoute, on se dit que le groupe aurait pu rehausser ses titres d’effets de style (un clavier sur « Dead to me » pour renforcer la malévolence, quelques samples…) pour rendre le tout moins brut sans altérer le moins du monde le côté « in your face », bien au contraire, et que l’ensemble sonne tout aussi classique que dans le passé. Mais bon, Ringworm a toujours fait le choix de l’économie de moyens pour atteindre son but et n’a semble-t-il pas l’intention de changer après 30 ans de carrière. Ce qui ne change pas non plus (depuis 2014 du moins), c’est la beauté de l’artwork, vraiment classe. Alors ce nouveau Ringworm a beau être la suite logique de leurs œuvres précédentes, il montre un groupe dans une forme olympique, toujours capable de faire pleuvoir le feu sur ses fans. On en attendait pas moins de « Human furnace » et les siens !
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- 75En 2019, lorsque la légende du hardcore ricain annonce son retour, on y croît qu’à moitié. Il faut dire qu’il nous l’a déjà jouée en 2011, celle-là : difficile de s’exciter pour ce qui ne sera peut-être finalement qu’un feu de bengale… Un ep arrive, pas mauvais au demeurant. La sauce…