
Comme vous le savez, si je fais pas mal de chroniques de disques de metal ces derniers temps, mon ADN reste ancré dans la world music. Pfff, naan, pas du tout. Mais vous en trouverez quand même ici, sous des formes différentes, parce qu’avec le temps, mes horizons se sont considérablement élargis, et aussi que parfois, on m’en envoie, et je suis le premier surpris d’apprécier. Rachel Reis n’a pas suivi cette voie. Elle était juste sur la liste des sorties, alors comme d’hab’ je lance une écoute ultra-rapide pour faire mon pré-marché, et là, dans cette voix chaude et chaloupée, dans ce rythme entre tradition et modernité, je perçois quelque chose d’un peu magique. Peu m’importe alors de ne pas être armé pour parler de la samba électro-acoustique pratiqué par la donzelle, ne rien entraver à la musique de Jorge Ben à laquelle elle rend hommage de façon explicite, piger peut-être cinq mots par consonance sur la totalité des textes des quinze titres de ce deuxième album. Vous vous en doutez, si j’aime bien ce « Divina casca », c’est qu’il porte non seulement les couleurs de la musique brésilienne, mais qu’il les transpose au sein de titres bien plus riches. On y croisera du trip-hop, du R&B, du hip-hop, du dub, de l’electro (« Deixa molhar »), des orchestrations luxuriantes, des productions vraiment quatre étoiles. Je suis vraiment impressionné par la variété des titres, leurs ambiances changeantes qui toutefois aménagent tout de même assez de place à un groove omniprésent, une sorte de lascivité du rythme et de la voix qui les ancrent dans son style si particulier (et exotique pour moi). Alors bien sûr, ce ne sera pas mon nouveau coup de coeur, mais je reste assez bluffé par ses qualités, même si certains titres comme « Apavoro » s’avèrent trop groovy ou ensoleillés pour moi.






