Avec son blase qui peut prêter à sourire, Pop Evil est un groupe américain avec derrière lui une bien longue carrière : 20 piges, mes ouailles ! Pourtant, aucun souvenir d’une mention de ce nom. Pourquoi ? La réponse ne se fait pas attendre : le groupe est un pur produit américain. Oui, oui, c’est complètement condescendant, voir con tout court. J’assume. Et j’explique : Pop Evil pratique un style qui semble sortir de la tête d’un producteur. Prenez des ingrédients neo grunge, metal alternatif, hard rock, electro et neo metal, mélangez le tout en maximisant les mélodies hyper catchy, et on y est. Alors oui, « Skeletons » passe super bien. On pense à plein de trucs qui nous ont fait vibrer il y a une bonne quinzaine d’années, mais en version moderne, et ça a un petit côté madeleine de Proust. De gros riffs, une production impeccable, du phrasé hip-hop, pleins d’effets electro, un gros côté pop… Les titres vous feront chantonner sous la douche, en voiture, et ils passeront bien au milieu d’une playlist. Ah, mais super alors non ? Et bien, c’est là que le bémol arrive. Comme pour tous les disques de ce type (et il y en a de plus en plus), oui c’est bien, oui ça fait le taf, mais tout sonne trop propre, trop gentil, trop parfait. Un comble pour un groupe avec le mot « evil » dans son nom, non ? Voilà, le côté « trop beau pour être vrai » va vite ressortir lors d’une écoute intégrale ; ça coule tellement bien dans le conduit auditif qu’on y fait à un moment plus attention, comme un bruit de fond, des titres dont on peut prévoir chaque mouvement, chaque break. Affirmer que les gars du Michigan sont des vendus me paraît bien exagéré, mais dire que l’originalité ne transpire pas ici est justifié. Alors la note ? C’est bien sur vain.
