
Les finlandais ont toujours le chic pour nous catapulter des groupes psyché / folk / prog bien perchés. C’est, nous annonce-t-on, encore une fois le cas avec Polymoon, formation de Tampere qui flirte ouvertement avec le metal tout en rappelant en permanence les origines seventies de ses influences. D’ailleurs, ce premier album est produit par un Oranssi Pazuzu, et ça peut être un indicateur fiable de ce qu’on va y trouver ; un beau mélange d’ambiances et d’influences, sans vraiment de place pour des émotions et plans simples. Qu’en est-il vraiment ? Acide, spatial, planant, tel est le rock du quintet. Les guitares se rapprochent parfois franchement du metal extrême, la mélancolie hante en permanence la musique du groupe, mais les motifs obsédants de guitare nous ramènent toujours au bercail du psyché. « Caterpillars of creation » est composé de six titres plutôt longs (le plus court dure entre 5 et 6 minutes), qui présentent des profils assez différents. On s’interrogera juste sur le positionnement du chant, mixé en retrait, couvert par la plupart des instruments, ce qui lui confère un aspect assez fantomatique et pâle. Pourtant, verser dans le tout instrumental ne serait pas, je pense, bénéfique pour le groupe, lui aliénant une partie du public attaché à la présence de chant (dont bibi), ne serait-ce que sous forme « d’accompagnement » comme c’est le cas ici. Le travail sur les claviers est assez remarquable et contraste avec l’omniprésence de riffs entêtants. Les plans de batterie sont également intéressants, et il est dommage qu’on entende pas un peu mieux l’instrument. C’est souvent le souci avec ce type d’albums ; un trop plein d’information, une impression de masse qui cache le travail individuel. Quoi qu’il en soit, l’ensemble reste harmonieux et, bien que moins aventureux que ce que je m’attendais à trouver, c’est un bon album. Mais on aura quand même à coeur de voir Polymoon évoluer vers plus de folie à l’avenir.