
Qui a déjà écouté un album des finlandais Oranssi Pazuzu le sait. Si pour certains, le terme de « neo black metal » cache le fait de copier sur ses petits camarades pour bâtir un style vaguement hérité du black en y ajoutant du post hardcore et un aspect théâtral, ici, c’est tout autre chose qui est à l’oeuvre. Psychédélique, malsaine, progressive, changeante, la musique du groupe est unique et originale à souhait ; trop certainement pour certain(e)s. Pour ce cinquième album, le moule n’est pas cassé, même si le style évolue un peu, se faisant un peu moins black (hormis niveau du chant, repoussant à souhait) et plus « bordélique » encore. Entendez que les éléments electro, space rock, neo classique et même world sont encore plus présents ici au sein de six titres étranges, lancinants, répétitifs et cauchemardesques, souvent assez longs (minimum sept minutes). Ce qui change aussi, c’est que l’ensemble est plus clair, avec chaque élément qui sonne plus distinct. Un bordel organisé, quoi. Les quelques dix musiciens en place ont vraiment bossé pour concocter cette recette explosive et extraterrestre. Je dois dire que les titres ou parties qui font le plus intervenir les mélodies et rythmiques electro ont ma préférence, mais chaque parcelle de cet album plus labyrinthique et effrayant que jamais (la fin de « Taivaan portti » est édifiante) peut trouver ses adeptes. Bien sûr, on ne conseillera pas ce disque à son prochain sans le prévenir ; il faut être sacrément accroché et ouvert pour s’infliger un tel traitement. Mais pour qui l’est, la sensation de se trouver face à une porte de l’enfer est franchement grisante !