Le deuxième Phantom Winter (et premier pour moi) était un cauchemar éveillé. Le groupe, entre sludge, noise, metal noir et post metal, éveillait des démons bien plus noirs et des secrets bien plus enfouis que tout ce qu’avait pu produire le cinéma de genre et son corollaire musical depuis des années. Très logiquement donc, je m’attends au moins à prendre la même baffe sur ce disque, en étant bien conscient que, l’effet de surprise passé, ça risque d’être plus difficile. D’emblée, « The initiation of darkness » nous agrippe avec sa laideur fascinante et nous amène d’un pas lourd et traînant au fonds de l’abysse. Dix minutes d’une descente longue et vertigineuse, où chaque élément semble plus samplé que joué, la voix utilisée comme un instrument, le riff principal répété comme une litanie…jusqu’à ce que ne sonne le glas. « Ripping halos from angels » ressemble un peu plus à une chanson, mais on y retrouve toute la démesure et le côté black sludge progressif du combo. Le son chaud et étouffant de l’album et le traitement sur plusieurs plans des voix fait son effet, insidieusement. On a beau connaître le truc, c’est toujours aussi cool à entendre. Plus « mélodique » (tout ici est à mettre entre guillemets), « Frostcoven » brouille encore un peu les pistes, plus proche d’un post black épique. Bon, par contre, la voix de Gollum dedans, c’était pas obligé. « The craft and the power of black magic wielding » s’avère par contre un peu limité dans ses intentions. Next. La terriblement puissante et malsaine « Into dark science » lui fait suite pour le meilleur. Et enfin, « Godspeed ! Voyager » est un périple lancinant et déchirant qui finira de vous vider (même si sa fin est un peu bidon). Bref, cet album n’est pas l’uppercut du précédent, mais se place quand même pas loin derrière en matière de post metal monstrueux.
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