On continue ici notre voyage au travers des souvenirs d’enfance de David Bazan avec un troisième album retraçant des lieux et moments-clés de la vie du musicien. Après avoir déménagé à Lake Havasu City, il se retrouve à l’adolescence, moment de toutes les découvertes, à Santa Cruz, pour une décennie décisive pour la construction de sa musicalité. A ce titre, « It’ll all work out » est assez évocateur ; elle ressort les claviers et surtout la mélancolie profonde qu’on apprécie tant chez Pedro The Lion. « Santa Cruz » y ajoute pas mal de pop pour un résultat sympa aussi. J’ai un peu plus de mal avec la plus rythmée et moins indie « Little help » ou la très, trop nuancée « Tall pines ». « Don’t cry now » reprend les claviers du premier titre, mais leur donne un mouvement plus electro-pop qui ne lui va pas trop mal, même si on n’y est pas habitué. « Remembering » est un autre de ces titres qui traîne un spleen, une nostalgie qui colle à la peau du combo et en caractérise l’art subtil. Hélas, au fur et à mesure qu’il se révèle, « Santa Cruz » sonne un peu comme son prédécesseur, et même si je ne veux pas être oiseau de mauvaise augure, comme je pense que l’ensemble de ces cinq albums sonneront… Je ne vous apprends rien, lorsqu’on évoque des souvenirs assez lointains, on a tendance à les embellir. Ce qui ne devrait être que nostalgie prend des teintes plus vives, plus joyeuses, un peu irréelles. Alors, oui, parfois, sous la main de son créateur, ce genre de procédé peut être magnifié… mais pas toujours. Et pour moi, pas mal de titres de ce disque ne sont valables que pour les histoires qu’ils racontent. Hormis cela, ils ne présentent rien de plus qu’un pop rock indie un peu trop inoffensif et classique. Je n’ai pas envie de le descendre, ce disque, parce que c’est quand même David Bazan, parce que le monsieur est capable de ciseler des bijoux… Mais je ne peux dire que « Santa Cruz » comble mes attentes.
