Eléonore Billy et Gaëdic Chambrier forment Octantrion, une entité dédiée à réinterpréter le folklore scandinave en musique. Mais ne vous y trompez pas : si les influences sont identiques, on ne piétine pas vraiment les plates-bandes d’un Skald ici ; la musique est bien plus brute, pure, roots. Parmi les quinze titres de ce deuxième opus, on pourra trouver cinq traditionnels repris, le reste étant des compositions originales. Bien malin sera celui qui saura différencier les deux. Bon, d’accord, certains titres comportent du chant, ça peut nous mettre sur la voie, même si à part sur « The dead king » (en anglais), la langue suit la direction générale et se fond donc dans la masse sans problème. On saluera d’ailleurs la participation de la harpiste Cécile Corbel sur ce titre (et sur « Element [nen] ») : la variété des instruments (même si les cordes se taillent la part du lion) amène vraiment un plus aux titres. Sur ce disque, le duo a annoncé avoir ouvert la voie à plus de modernité et d’éléments nouveaux. J’avoue, que, ne connaissant pas le parcours de la formation, et tout en appréciant le voyage, je trouve tout de même le format et la forme plutôt classiques. Certes, on peut déceler sans mal des influences pop, folk et jazz, mais le tout reste maîtrisé, sous contrôle, délivré à doses homéopathiques, avec la garantie que le matériau d’origine ne sera pas défiguré. Est-ce un mal ? Non, assurément. Octantrion est identifié comme un interprète de l’esprit scandinave, et on ressent cet esprit à travers tous les éléments de l’oeuvre des rennais d’origine, que ce soit la musique bien sûr, mais aussi les visuels, les titres, les mots. Alors même quand les titres sont moins traditionnels, on y ressent de l’authenticité. Est-ce que, en plus, j’aurais aimé y trouvé un peu plus d’accroche, un côté épique plus prononcé ? Oui, c’est certain. Mais ce n’est pas le positionnement choisi par le groupe et je le respecte. Le tout est de le savoir avant de s’engager ici.
Related Posts
- 10000L’allemagne a Empyrium, la norvège a Wardruna, l’Ohio a Osi and the Jupiter. C’est un peu comme ça qu’on pourrait présenter le duo et ce disque, sa cinquième production en six ans d’existence. Quelle productivité ! Cela ne va-t-il pas à l’encontre de la qualité ? Heureusement non. Ayant des origines germaniques,…
- 10000Grâce à des « placements de produit » particulièrement bien choisis et lucratifs (du moins on l’espère pour lui), et il faut le dire, à un talent indéniable pour ce qui est de composer des titres folk et cinématographiques très évocateurs, Einar Selvik, tête pensante de Wardruna, s’est imposé comme LE représentant…
- 10000C’est quand même bien foutu, la circulation de l’information. Où que l’on soit ou presque, aujourd’hui, on peut trouver n’importe quelle information, développer une passion pour n’importe quoi, de l’art tibétain préhistorique à la sculpture de dents d’opossum. Et ça, Skald en est la preuve. Un scalde, c’est un poète…
- 10000Le précédent effort du duo hongrois, « Metanoia », était sorti en 2017. Fidèle à lui-même, le groupe y dévoilait un pagan folk aux accents heavenly ou plus sombres, mais toujours en prenant soin d’occuper au maximum l'horizon sonore. Pas forcément en chargeant d'éléments divers et en les superposant, mais plutôt en…
- 10000En voilà une surprise. Enfin, si l’on peut dire. Odroerir est une formation allemande officiant d’habitude dans un pagan / folk metal assez classique et pas très folichon. Auteur d’albums corrects mais manquant d’une pulsion épique, d’une folie rythmique ou d’une magie folk, il poursuit tranquillement son chemin depuis 1998…