
L’indie vit-il un nouvel âge d’or ? Il y a bien des années, les majors signaient de jeunes groupes rebelles et prometteurs par pelletées. Et il semble que la tendance soit revenue. Aujourd’hui, c’est Newdad qui a la chance (ou pas, à vous de voir, en tout cas on leur a ici donné les moyens de s’exprimer) de sortir son premier album chez la major Atlantic après deux eps remarqués. Originaire d’Irlande, nouvelle terre promise du post punk, le groupe ne s’y rattache pas vraiment. On a plutôt ici un indie rock / pop assez nineties, garni d’une basse qui rappelle celle d’un grand trio grunge (dont les musiciens sont très fans, ils l’avouent), si vous voyez ce que je veux dire. La voix de Julie Dawson, presqu’enfantine, toujours dans la retenue, tranche un peu avec ça. Les mélodies de « Madra » sont douces-amères, et les paroles ne respirent pas non plus la joie de vivre. On peut également parler de shoegaze, de noisy pop, et même trouver des influences plus anciennes ici, sans que le tout sonne décousu. Les guitares ont beau s’emballer parfois, les titres restent dans un entre-deux hypnotique qui réconciliera les fans de rock et de pop. Si parmi vous il y a des gens qui ont eu l’occasion de découvrir le groupe avant, qu’ils se rassurent ; il a su capitaliser ses forces et les présenter ici sous leur meilleur jour. Ça ne signifie pas que Newdad a sorti un album parfait, ça reste une œuvre de jeunesse, qui s’écoute un peu trop parfois sans se remettre en question, mais il y a quand même ici une tripotée de très bons titres ; « Angel », « In my head », « Let go », « Madra » et surtout « Nightmares » et « Nosebleed ». Newdad est donc assurément un groupe à suivre, et il n’y a plus qu’à espérer qu’il se libère un peu de ses tics pour amener sa musique à un autre niveau !