
Mother Of Graves avait débarqué d’Indianapolis en 2022 avec un premier album qui montrait déjà une certaine passion pour le doom death old school typé années 90. J’avais écouté ça un peu distraitement, à la recherche de… bah, d’autre chose. Mais aujourd’hui, je pense que je suis prêt. Et « Gallows » vient me récompenser de son riff lancinant en droite lignée d’un Swallow The Sun ou d’un Anathema première époque ; je n’irai pas m’en plaindre. Les huit titres de ce nouvel opus vont sans surprise encore dans ce sens, mais avec, j’en ai l’impression du moins, plus d’assurance et d’efficacité. Bien sûr, il y a la production de Dan Swano, ça fait déjà une partie du taf. Mais aussi des titres à tiroirs, qui hésitent entre grandiloquence doom et puissance death. On est d’ailleurs confrontés plus directement à celle-ci dès le début du deuxième titre, « Shatter the visage », avant que le groupe se ravise et bascule. Globalement, les titres sont bons, mais il leur manque tout de même un petit supplément d’âme pour les rendre exceptionnels. On le trouve tout de même au détour de certains passages : le morceau-titre, avec ce violon juste magique, puis sa fin avec ce gimmick de clavier horrifique, le riff speedé dans « Shatter the visage », ici et là, quelques passages plus ambiant qui font encore mieux ressortir les contrastes avant et après… Pour moi, Mother Of Graves s’éparpille un peu trop ici, et à l’avenir il devrait se concentrer sur le liant de ses titres, s’acharner à leur conférer une emphase, une puissance émotionnelle dont malheureusement ils manquent un peu malgré de belles qualités mélodiques et de construction.