Mental Cruelty semble vouloir, avec ce nouvel album, nous avertir et nous rassurer d’entrée : « Midtvinter » appuie fort, très fort, sur le bouton du metal symphonique. Ouf, rien n’a été abandonné de ce côté-là, bien au contraire ; « Zwielicht » est une autre preuve criante du talent des allemands en la matière. Pour autant, les moments de pure agression ne sont pas en reste, et pas loin non plus : on continue de prendre du deathcore blackened grind en pleine tronche durant les 48 minutes du disque. Pourtant, ce qui me dérange, ce sont les moments les plus purement deathcore. Ils semblent posés là pour faire plaisir à une certaine frange de la fanbase du groupe, mais paraissent un peu creux par rapport aux passages où la violence naturelle du groupe s’accompagne d’une orchestration plus riche et enveloppante. Prenez « Nordlys », par exemple ; expurgé de ce genre de passages, il est bien plus fluide et digeste. Heureusement, pas mal de titres ont tendance à laisser les breakdowns de côté. On a même droit à une grosse surprise avec le début de « Zwielicht » et son chant clair neo folk en allemand qui vient introduire une « Symphony of a dying star » et ses influences power metal sympho à la Rhapsody : pas les pièces les plus brillantes de la vitrine pour moi. Mais si je dépose là ces quelques remarques, elles ne sauraient dissimuler le grand respect que j’ai pour cette œuvre magistrale et la faculté des gusses à pondre des titres épiques, intenses, mélodiques et violents. Oui, il y a encore une courbe de progression, mais ils placent déjà la barre très haute !
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