Ce deuxième album solo de l’américaine Meg Myers a beau ne pas avoir un nom très engageant pour un fan de rock lambda, il serait dommage de le prendre comme une mise en garde ou une annonce stylistique de l’artiste. Tout n’y est que chausses-trappes et faux-semblants. La chanson-titre, qui ouvre l’album, débute comme une balade au piano à la Tori Amos (un fantôme que l’on retrouvera sur une « « The death of me » qui m’évoque « « Cornflake girl » et à travers quelques tics vocaux) avant de bifurquer vers une electro-pop mélancolique. Mais c’est avec « Numb », premier single et hit pop rock alternatif catchy et musclé, que l’on prend conscience de la richesse de son univers. Enfin, si vous avez fauté comme moi en ratant son premier opus. « Tourniquet » revient à l’ambiance du premier titre, mais le rock est encore là, tapi dans les guitares discrètes. Il ressort bien vite avec une « Tear me to pieces » qu’on imaginerait bien en second single et sur la bande originale d’un blockbuster US. C’est bien ce mélange entre accessibilité et rébellion qui caractérise ce disque et Meg Myers en général. Alors on pardonnera bien volontiers les titres plus passe-partout, qui servent de tremplin à des bombes comme les titres précités, ou « Done », « Funeral » ou « I’m not sorry ». Il paraît que sur ce disque, Meg Myers s’est un peu calmée. Franchement, « Take me to the disco », tout poppy qu’il soit par moments, a de beaux restes, et je ne regrette pas d’avoir fait sa connaissance, même si ce côté effectivement très ricain dans son approche globale de la mélodie peut irriter les amateurs de rugosité. A tester.
Meg Myers : Numb