Je n’ai pas toujours adhéré à la musique de Mayhem, même si, comme beaucoup, j’ai toujours été fasciné par son aura maléfique et mystérieuse. Et puis, il faut dire aussi que le groupe compte en se rangs des musiciens de grand talent comme Hellhammer et Attila Csihar. Le chant malsain et hypnotique de ce dernier est d’ailleurs je pense pour beaucoup dans la perception du groupe par ses fans. Bref. Voici venir Mayhem avec un cinquième album et un nouveau guitariste qui apparemment a bien appris sa leçon, puisqu’il reproduit le son et le riffing du combo à la perfection sans vraiment s’en écarter. Heureusement, il s’escrime à respecter et épouser toutes les habitudes de Mayhem, autant dans la brutalité que dans l’expérimentation ou la fange black doom bien flippante. « Esoteric warfare » a donc tous les atouts en main pour rafler les suffrages des fans, et se montre suffisamment ambitieux pour pouvoir intéresser les novices, pour peu que ceux-ci soient un minimum aventuriers ; il n’est pas aisé d’apprécier tous les titres à la première écoute, il faudra s’y reprendre à plusieurs fois pour pénétrer son opacité épineuse et toxique. Bref, ce nouveau Mayhem perpétue la légende, toujours sans faire de compromis, mais manque quand même un poil d’éclat pour être considéré comme un chef d’oeuvre.