
Un chouette point de vue et de la mélancolie : on ne se connaît pas, Maxence Cyrin et moi, mais il sait me parler. Enfin, c’est pas tout à fait vrai. Je connaissais déjà le pianiste avant de poser une oreille ici, de par, notamment, son album « Modern rhapsodies », une collection de reprises bien senties bien que parfois un peu timorées. Et puis, après, je l’ai un peu perdu de vue, ratant même la sortie de ses sympathiques volumes de « Novö piano » sur lesquels il adaptait encore quelques titres chers à son coeur version piano solo. « Melancholy island », donc, est un album de compositions au piano assez intimistes et pas très guillerettes. Ce qui me convient tout à fait. Ce qui me chagrine un peu, c’est que le monsieur y ait totalement bâillonné ses tendances electro comme sur le précédent « Aurora ». Mais bon, qu’il l’ait fait ou pas, on lui aurait reproché d’être un peu trop dans l’air du temps, d’y aller de sa proposition sur un terrain déjà bin occupé. Sauf qu’il s’y promène depuis longtemps, sur ce terrain, et que oui, c’est vrai, si ses compositions ici demeurent assez classiques, elles y ont toute leur place puisque chargées d’une émotion et d’un toucher qui l’honorent. Les titres ont ce côté familier qui donne l’impression de déjà les connaître, ou du moins de s’y sentir en confiance. Et ce même si un « Der rauber und der prinz » sera susceptible de faire naître certaines tensions de par son ambiance. Ce nouvel album ne présente donc pas de contre-indications pour une écoute-détente, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il soit soporifique ou inoffensif ; une alchimie futée à mettre au crédit de Maxence Cyrin.