« Le heavy metal n’a pas disparu. Il n’a juste jamais été synthétisé. » a annoncé ce projet à son lancement. Depuis, il se fait fort de propager son metal cybernétique aux mélodies 8-bit comme un virus musical hautement addictif. De façon discrète et instrumentale, certes, mais avec passion et détermination. Pour ce cinquième opus, Master Boot Record a eu la riche idée de s’adjoindre les services de öxxö Xööx, vocaliste surdoué d’Igorrr, afin que celui-ci vienne hanter quelques titres à sa façon. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça s’entend, et que c’est pile poil ce qui manquait aux titres déjà riches en méandres mélodiques du projet. De fait, l’aspect hautement théâtral véhiculé par le chant mutant du monsieur s’accorde parfaitement avec la musique de l’autre foufou cagoulé. Les deux ensemble ont l’air de s’amuser à adapter les palettes de chacun à l’autre, et en face, l’auditeur n’a qu’à bien se tenir ; préparé ou pas, il va se prendre une déferlante de cyber metal 5.0 (au moins), qui finalement doit autant au genre des grands méchants chevelus qu’à la musique classique ou au chiptune pur et dur. Tout est une question de dosage dans la vie, et « Direct memory access » a semble-t-il trouvé l’équilibre parfait. Malin, le « groupe » ne joue pas la carte du bpm à tout prix, et laisse suffisamment de place à chaque partie pour s’exprimer ; on apprécie. Bon, ceci dit, Si Igorrr peut à la limite passer auprès des non-férus de metal, Master Boot Record fait un usage des gros riffs qui risque de rebuter les plus douillets. Mais pour les autres, c’est beau comme un processeur 18 coeurs qui fait tourner 5 calculatrices en même temps ! Et si on devait faire un reproche à ce disque ? Le manque de chant sur les autres titres, pardi ! On espère donc voir öxxö poser ses valises pour de bon ici, et en attendant, on kiffe !