De Marilyn Manson, je ne vous mentirai pas, il y a peu d’albums que j’ai vraiment beaucoup aimé. Oh, bien sûr, il y a le classique « Antichrist superstar ». Mais depuis ? Et bien, il y a eu… ah, je sais : « Eat me drink me » et « The pale emperor ». Des disques où l’ennemi public de l’amérique jouait avec son image et tentait de grandir un peu. Parce que bon, retrouver 15 fois le même type de titres outranciers et gratuitement agressifs, moi ça ne m’intéresse pas. Et attendez, je ne vous dis pas que vous n’en retrouverez pas ici non plus ; pour moi, « Nod if you understand » et « Raise the red flag », pour moi, c’est de la redite. Et d’autres comme « Sacrilegious » ou « Meet me in purgatory » ne sont pas loin derrière. Même si tout ça reste écoutable et récréatif car régressif. Mais ce chapitre 1 de ce qu’on imagine comme une sympathique trilogie (encore faut-il que les suivants se situent dans le même mood) contient également des titres entre rock et metal, d’une noirceur certaine et d’une efficacité incroyable. La chanson-titre en tête, elles réinventent le style du grand méchant Bryan… mais pas vraiment non plus, puisqu’on retrouve des éléments déjà entendus sur les albums plus récents déjà cités. Les autres titres marquants sont « No funeral without applause », « As sick as the secrets within » et « Sacrifice of the mass ». Ce qui est notable sur ce disque, c’est le chant. Manson semble moins ressentir le besoin d’en faire des caisses pour exprimer sa noirceur, ni dans le volume ni dans l’intensité ; on frôle parfois la pop d’ailleurs. Tout ça a l’air un peu brinquebalant, et quatre titres excellents, ça ne fait pas un disque, on est d’accord. Mais ils ponctuent le disque de façon à ce qu’il paraisse homogène et très construit… Ce qu’il n’est objectivement pas si on étudie chaque titre indépendamment. Toujours est-il que ce disque est une excellente surprise et qu’on se plaît à rêver d’un retour en grâce du croquemitaine.
