Le problème quand on se crée un personnage, c’est qu’on ne peut plus en sortir. Alors bien sûr on essaie de muter, d’évoluer en quelque chose d’aussi noir mais différent, mais bien souvent on se plante et on essaie de revenir au bercail la queue basse. En vain, puisqu’on s’est trahi soi-même, que le cœur n’y est plus vraiment, que ça sent trop la rédemption pour avoir l’air rebelle. C’est l’histoire de Marilyn Manson, comme de bien d’autres avant lui ou après lui. « Born Villain » essaie de réparer l’envie assumée du prétendu fou furieux de laisser paraître un visage plus humain avec « Eat Me Drink Me » qui lui a certainement fait perdre pas mal de fans, même si pour beaucoup ils avaient déjà quitté le navire depuis bien longtemps. Sur les traces de « The High End Of Low », c’est à-dire un retour aux sources recherché, mais avec une bonne dose de rock dans son metal indus, « Born Villain » déboule. Marilyn Manson ne surprend ni ne choque plus personne. Il fait le job, point. Et le problème, c’est que ça s’entend. De fait, ce neuvième album est loin d’être une réussite. Trois écoutes forcément peu attentives n’y feront rien ; je ne sais pas me forcer à trouver de l’intérêt là où il n’y en a pas. Certains titres passent sans trop de mal, mais rien n’accroche suffisamment l’oreille pour en retenir le titre. Même la reprise de « You’re So Vain » de Carly Simon ne parvient pas à donner le change. Triste ? Même pas. Pathétique.
Marilyn Manson : No reflection
Marilyn Manson : Born villain