Le trio australien Mansionair s’est fait connaître il y a une dizaine d’années dans sa contrée natale avec un mélange electro / pop dansant et sensible, qu’il qualifie parfois de « cry dancing ». Ce qu’on y trouve ? Des rythmes marqués mais pas pompiers, des mélodies indie pop, une voix assez androgyne, et effectivement un feeling assez clubbing, mais le clubbing IDM, vous voyez le topo ? C’est du moins ce que nous propose le groupe sur ce troisième album, présenté comme un retour à leurs racines minimalistes. Hum, je n’irai pas jusque-là ; tout ici est en effet assez sophistiqué. Le trio, qui travaille ensemble depuis le début, avait en tout cas besoin de se ressourcer, de se retrouver, de fermer la porte aux influences extérieures. Un souhait qui transparaît certainement dans la musique, mais tout autant dans les textes de « Some kind of alchemy » ; ils traitent d’amitié, de soutien, de rapprochement, de retrouvailles, avec soi-même ou l’autre. Bon, il faut bien avouer que ce ne sont pas les textes qui m’importent dans une telle entreprise (et tout court d’ailleurs). Mais une fois bien échauffé par la montée en puissance de « Heavyweight », je me retrouve aux prises avec le premier gros morceau de l’album, la terriblement efficace « Lose yourself again », qui réussit sans mal à m’accrocher en douceur. Pour la non moins bonne « Sucker / psycho », c’est une formalité de m’emballer, même si elle est bien plus « contenue ». Par la suite, on a pas mal de titres comme cette dernière, plus dans l’émotion que dans le beat. Mais ce n’est pas plus mal, et même si les titres ne sont pas aussi efficaces que les premiers, quand on a droit à une pépite comme « Like fire », on ne fait pas la fine bouche. Alors oui, tout n’est pas parfait ni exceptionnellement excitant ici, mais Mansionair parvient sinon à renouveler le genre, en tout cas à en justifier l’existence et l’intérêt en prouvant qu’il a encore de belles choses à faire naître.
