Lifelover fait partie de ces groupes qui, partis d’un black metal pur, y ont incorporé des éléments plus purement rock pour traduire le chaos intérieur qui anime ses auteurs. Lesquels sont à la fois épris de violence et déchiré de désespoir. Tout ceci concourt à proposer une musique à la fois brute et réfléchie, alternant entre passages qui tabassent, tranches très metal gothique et instants rock. La voix de Kim Carlsson alterne donc entre hurlements déchirants, borborygmes malsains et narrations sombres. Un style qui devrait me séduire à priori, mais ne m’arrache que quelques bâillements, car mieux maîtrisé ailleurs, et mieux produit aussi (les enchaînements sont parfois très douteux, et le mix un peu trop « rough » à mon goût). Certes, il y a de l’idée, un certain savoir-faire, mais j’ai la curieuse impression que le groupe, de par ses automatismes, se saborde lui-même. Et au final, ce qu’on retiendra ici, c’est l’impression d’écouter une compil underground de formations qu’on appréciera une fois arrivées à maturité. Un comble pour un groupe qui a déjà 6 ans au compteur. Dommage.