Les Marmottes, anciennement Rage Against The Marmottes, décrivent leur musique comme du « rock festif ». Pas forcément ce qui m’excite le plus. Sauf que ici, la fête va de pair avec un esprit de rébellion, et une bonne dose de punk. Vous connaissez le « C’est toi que je t’aime » des Inconnus ? Eh bien, imaginez ça aussi efficace mélodiquement, aussi chanson folk punk musette, mais avec des paroles sensées cette fois, et vous y êtes presque. Des influences metal sont également présentes ici et là, quand ce ne sont pas les ambiances chanson réaliste qui prennent le dessus. Tout ça peut vous paraître vague, mais une fois l’excellente « Courant d’air » lancée, ça prend tout son sens. Ce disque est semble-t-il celui du renouveau, le groupe profitant du récent changement de patronyme pour modifier un peu sa formule et justement atténuer un peu la rage de sa musique au profit d’un style un peu plus écrit. Le groupe savoyard, voisins et potes de Au Comptoir des Histoires que vous croiserez ici aussi (ou avez déjà croisé, j’ai pas le calendrier en tête), partage avec lui une certaine science de la mélodie qui fait mouche. Mais on pourrait aussi penser aux Fatals Picards et leur ambivalence sérieux / déconnade à plein tube, qui est assez flagrant ici. Comme dans « Robert », le groupe a une tendance schizophrène prononcée. Heureusement, il est capable de faire des étincelles des deux côtés du spectre, mais c’est en fait dans cet équilibre qu’il est le meilleur ; lorsqu’il bascule trop d’un côté ou de l’autre, il a tendance à devenir un peu plus caricatural et moins percutant. Ainsi quelques titres de ce troisième album studio me parlent beaucoup moins, là où d’autres comme « Courant d’air », « Mai 68 », « Punk à chien », ou « États d’âmes » sont de franches réussites. Le bilan de cet album est assez positif, Les Marmottes étant en plus assez isolés dans cette frange bien plus punk de la chanson rock réaliste. Par contre, je comprends la volonté de trancher avec le passé, mais je dois dire que je trouvais les pochettes des albums précédents bien plus sympa et révélatrice de ce qu’on pouvait y trouver que cette nouvelle sobriété.
Related Posts
- 10000Sur ce site, il y a pas mal de découvertes personnelles, issues de connaissances ou de recherches, et puis il y a des disques comme celui-ci, que je reçois dans la boîte aux lettres... Il me faut vous dire que si je l'avais reçu par mail, il y a de…
- 10000Quand « Funérailles » débarque avec son accordéon canaille, et au vu du nom du combo français, sans rien en savoir encore, j’ai l’impression que je vais entendre la voix gouailleuse de François Hadji-Lazaro. Je n’en suis pas loin en fait : Guillaume Boutevillain a, lui aussi, cet organe éraillé par le houblon…
- 10000La Canaille, c'est un peu un Zone Libre avec une voix masculine mais paradoxalement moins de testostérone que le collectif de Serge Teyssot-Gay et Casey ; moins rock, plus posé, plus métissé musicalement, plus sombre aussi. Mais pourtant proche. Du flow froid et rampant de Marc Nammour, de ses textes…
- 10000Il va falloir que je me rende à l’évidence, et que j’arrête de dire que tel ou tel style n’est pas « le mien ». Parce que, régulièrement, une formation sortie de nulle part s’inscrit comme l’exception à la règle. Aujourd’hui, c’est de Morlaix que nous vient le trio Nüdak, qui définit…
- 76Séparé en 2005 suite aux sempiternels différents d'ordre musical, Blink 182 avait jusque-là fait preuve d'une alchimie qui faisait mouche dans le coeur de ses fans, tout en évoluant peu à peu de la pop-punk adolescente vers une musique plus pop et plus mature. La scission entre ses membres, certainement…