Si on devait décrire le terme « metal américain » en 2012, on utiliserait certainement cet album comme mètre-étalon. Puissant, groovy, brutal, efficace, un poil mélodique, et aussi un peu cliché sur les bords ; le Pantera moderne, il est ici. Qui s’en plaindra ? Lamb Of God est un tueur ; même lorsqu’il fait une pause (« Barbarosa »), il ne trompe personne. Terrassant, choisissant de tout miser sur son côté machine de guerre, le groupe se prive toutefois d’une certaine marge de manœuvre qui pourrait lui être très salutaire, et sur laquelle d’ailleurs ses illustres prédécesseurs ne crachaient pas. Et puis, hop, quand on n’y croyait plus, la formation dégaine un « King Me » d’anthologie, entre sludge, doom et power thrashcore. Le morceau de fou, celui qui justifie à lui seul l’album. Le reste est bon aussi, à n’en pas douter, mais ne boxe pas dans la même catégorie. Quand on y regarde bien, cet album réussit du coup un sacré tour de force ; il mérite d’être découvert et apprécié, que vous cherchiez un disque énorme du genre « in your face » ou une nouvelle voie entre feeling et brutalité. Une voie que j’espère que le groupe suivra à l’avenir !
Lamb Of God : Desolation
Lamb Of God : Ghost walking