Je ne me suis jamais trop penché sur le cas de Krisiun. Oh, j’ai bien eu l’occasion d’écouter un titre par ci, un album par là, mais je dois bien avouer que rien ne m’a suffisamment accroché pour que j’accorde aux brésiliens plus que quelques minutes d’attention. Pourquoi aujourd’hui donc ? Parce que je pense que tout le monde a droit a une autre chance, et aussi parce que, bon, après plus de trente ans d’expérience, je considère qu’on est un groupe bien établi et qu’on a potentiellement une expérience qui bonifie son rendu sonore. Je vais essayer de prendre ce “Mortem solis” de façon totalement objective. Oui, Krisiun, ça s’entend, sait ce qu’il fait et où il va. Et sa vision très claire s’accompagne d’une assurance technique et d’un style très affuté. Le death metal brutal du groupe est hyper carré, ne laisse pas vraiment à l’auditeur le temps de s’ennuyer, puisqu’il prend garde d’aménager moults changements de rythme, de placer ça et là des soli aussi classiques que bien sentis, d’employer le groove avec parcimonie mais intelligence, de placer ses lignes vocales assez graves pour que le nostalgique s’y sente à l’aise, et assez claires pour que le progressiste n’ait pas l’envie de fuir. Tout ça a l’air assez calculé, mais je ne pense pas que ça le soit vraiment ; Krisiun produit juste la musique qu’il aurait envie d’écouter en tant que fan ; un style percutant, malin et traditionnel. Je vais être honnête : ce n’est pas vraiment ce que moi, j’ai envie d’écouter la plupart du temps, puisque je préfère les choses plus riches en ambiances et en structures savantes. Mais je peux comprendre sans mal qu’on puisse prendre un plaisir certain à l’écoute d’un disque de cet acabit, qui ne souffre pas vraiment de défaut. Pour les fans du genre donc !
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