
Deuxième « vrai » album solo pour l’américaine Kirby, qui nous offre ici un voyage sonore au travers de l’histoire de son pays, son état (Miss pour Mississippi, bien sûr), de la musique et de sa famille. Hautement personnel, ce disque de soul de celle qui a étudié à la Stax Music Academy mais aussi au Berklee College of Music puise autant dans les unes que dans les autres. Ce qui donne un disque assez varié, avec des titres teintés crying soul, d’autres plus bluesy, funky ou country… Chacun bénéficiant d e l’assurance de l’artiste et de ses musiciens, lesquels ont participé à des disques de Lee Fields ou Sharon Jones. Alors bien sûr, les douze titres de cet album sont très empreints des ambiances des disques de la Stax. On y retrouve ce mélange léger / grave, mélancolique / groovy, classieux / urbain. Un petit monde qui tient entre les murs de 12 titres et même pas 35 minutes, et convaincra sans mal les amateurs de soul plutôt old school. Niveau thèmes, la jeune femme évoque forcément le passé peu glorieux de l’esclavagisme, celui-ci étant étroitement lié à la fois à l’histoire de son état et de ses aïeux. Mais elle ne se contente pas de jeter l’opprobre, non ; elle a une vision un peu plus tempérée de la chose, celle d’une enfant du pays, qui n’a pas vu le pire mais a été témoin, au quotidien, si ce n’est du meilleur, au moins du bon. Ce qui s’est passé s’est passé, certes, mais les épreuves ont aidé sa famille à révéler sa force et son courage, et plus largement, pourquoi pas, ont été la source de la musique qui la font vibrer aujourd’hui, ont forgé sa foi et ses valeurs. C’est du moins ce qu’on comprend en filigrane, et ceci ajouté aux atmosphères très changeantes d’un disque qui cependant conserve un fil rouge sonore fort, font de ce « Miss black america » un album fort sympathique.






