
« Big wave » a vu Joana Serrat changer totalement sa manière de penser et travailler sa musique, comme elle a opéré des transformations dans sa vie personnelle. Voici une information capitale qu’il m’aurait été utile de connaître si j’avais déjà entendu une note de la musicienne espagnole avant ça. Mais voilà, c’est juste « The cord », le premier titre de ce sixième album, qui a seul fait en sorte que j’en poursuive l’écoute. Loin de la description de la musique de l’artiste que j’en ai lu a posteriori (americana / country ? Pas trop ici), c’est un mélange entre indie et pop rock, assez orageux et présentant un équilibre précaire entre douceur et mélancolie que m’amène le titre ; il n’a aucun mal à me convaincre d’aller plus loin. « Feathers » suit une voie similaire. On y comprend que le travail sur la saturation fait partie intégrante du projet ; c’est surprenant, mais ce genre de surprise fait que l’on se rappellera de « Big wave ». « Freewheel » se fait un peu plus accessible, un peu moins percutante ; on peut accepter une petite pause. « Sufferer » et surtout « Tight to you » remettent le couvert pour un style plus vénéneux et sombre. Malheureusement, le reste de l’album ne se montrera pas à la hauteur des meilleurs titres, livrés tôt en pâture à l’auditeur, même si un « Big lagoons » ou un « Broken hearted » n’en sont pas loin, et que la structure de « The ocean » reste assez intrigante. Toutefois, Joana Serrat s’impose comme une artiste avec une véritable vision, un univers pas forcément facile à comprendre et pénétrer mais intéressant dans ses ambiances et sa musicalité. « Big wave » me déçoit forcément un peu, puisqu’avec les qualités dont font preuve les premiers titres, je sens que Joana Serrat pourrait me captiver du début à la fin. Ce n’est pas le cas, tant pis ; ça reste une jolie découverte.