
C’est avec la plus sombre « Death wish » que le génial Jason Isbell nous accueille sur ce huitième album. Si j’adore la diversité des titres des albums des américains, leur faculté à souffler le chaud et le froid, ce genre d’entrée en matière a tout de même tout pour me séduire. « King of Oklahoma » également repose sur une bonne dose d’émotion et d’emphase. « Weathervanes » va effectivement tabler plus sur des titres toujours aussi efficaces mais bien plus mid-tempo, se basant sur des textes plus intimes et touchants. Blues, rock, folk, country, pop, on retrouve toujours l’ensemble du spectre rock, mais le groupe a décidé de lever un peu le pied niveau rythme. On ne leur en voudra pas car quelle que soit la forme qu’ils prennent, les titres restent terriblement prenants et réussis. Si monsieur Isbell est un fervent admirateur de Bruce Springsteen, et si les deux cultivent une obsession pour la dénonciation des injustices, pour la représentation du peuple, ce côté très américain de la musique et des textes, ils restent à mon sens suffisamment éloignés niveau style ; il me faut à ce stade vous dire que je n’ai jamais eu d’accointances avec le Boss, ou plutôt sa musique. Je trouve « Weathervanes », hormis à quelques occasions (« This ain’t it », « When we were close ») moins haut en couleurs, héroïque, démonstratif. Et je préfère de loin la pondération dont il fait preuve, qui n’empêche en rien cette sensation d’être propulsé dans les terres chères au compositeur (qui évoque ici l’Oklahoma en lieu et place de son Alabama). Encore une fois, Jason Isbell ressort grandi de cette nouvelle expérience, écrivant sa légende de son vivant ; un nouveau grand moment de rock américain.






