Il y a encore quelques années, le terme post-hardcore n’était prononcé que par une minorité d’esthètes, et engendrait quolibets et mépris. Aujourd’hui que les formations pullulent, ce même terme est devenu monnaie courante et suscite plus d’ennui que d’excitation. Une surexposition qui finalement nuit à tout le mouvement, en noyant les bons groupes sous la masse, en donnant une vision tronquée du genre, comme cela a pu avoir lieu pour le punk, le black, le rap ou l’électro. Un processus naturel qui oblige les groupes talentueux à évoluer pour survivre. Isis, cador de la scène a, à l’instar de Neurosis, choisi de privilégier les ambiances plutôt que l’agression sonore, tout en se réservant le droit de monter en puissance et en intensité le moment voulu. Cependant, Isis verse ici plus dans le post rock à tendance hardcore, là ou Neurosis est clairement plus ambiant. On oserait presque parler de rock tout court, tant les pièces musicales ressemblent parfois plus à des chansons qu’à des épopées. Tout cela n’enlève rien au talent du groupe ni à son intégrité, mais les faits sont là : Isis vient d’inventer le post pop rock…
by Dyvvlad