
Si le milieu prog avait déjà acclamé le premier album des britanniques de Ihlo, « Union » (sorti en 2019), il n’était pas encore parvenu jusqu’à moi. « Legacy » est donc mon premier contact avec le groupe, et je suis plus qu’impressionné. La forme de metal progressif proposé par Ihlo alterne entre la puissance des riffs et celle des émotions amenées par l’emphase et la sensibilité des mélodies et du chant. On trouve également pas mal d’éléments électroniques, et forcément, pour lier tout ça, un talent inné pour les arrangements et la structuration. Avec ses 10 titres pour plus d’une heure de musique, le combo nous gâte. Enfin, pour peu qu’on accroche à la combinaison décrite plus haut. Dès « Wraith », on peut apprécier la finesse et la justesse de chaque élément, du chant aérien de Andy Robison au jeu de guitare et soli de Phil Monro en passant par les synthés vraiment magistraux. On peut une fois de plus féliciter Kscope : leurs productions sont toujours extrêmement qualitatives, mais sur ce coup-là, on confine à l’excellence. Si on voulait chercher la petite bête, on pourrait reprocher au groupe la trop grande homogénéité de l’album, avec des éléments qu’on retrouve de chanson en chanson, mais wow, quand même, des albums de cette densité et cette qualité, ça reste très très rare. Chaque titre porte en lui quelque chose d’unique, magique et cinématographique, et pour autant le disque reste très uni dans ses ambiances. Si « Legacy » n’est pas un concept-album, ses thèmes présentent toutefois un point commun résumé dans le titre ; quel sera notre avenir en continuant d’agir comme nous le faisons ? Quel héritage offrirons-nous ? Sommes-nous en train de perdre notre humanité peu à peu en grignotant les ressources de la planète, en remplaçant la nature par la technologie ? Des questions auxquelles, bien sûr, le groupe se garde bien d’apporter des réponses claires, nous laissant à nos doutes et notre introspection. Moi, je vous le dis ; quelle que sera notre fin, si elle s’accompagne d’une telle bande sonore, on aura pas tout perdu…






