Toujours opé, Hugo TSR nous sert un nouvel opus assez vite après le très bon « Jeudi ». Ici pas de concept derrière les textes : le mec est en roue libre, débitant son ressenti façon Kalash, sans trêve ni transition. On a donc un style plus classique, qui vient déballer l’amertume et le dégoût du gars devant une scène, une ville, un pays, un monde dans lequel il ne se reconnaît plus. Et ça, c’est de l’engrais à punchlines. Sauf que Hugo TSR n’a pas attendu les autres pour le faire ; en indépendant depuis ses débuts, autant par choix qu’obligation, il joue avec les mêmes armes mais certainement pas au même jeu. Ni avec la même conviction. « La pluie » ne recherche rien de plus que le fait de libérer son auteur du poids accumulé par des années de frustration, à constater que dans un monde où tout va toujours plus vite, on va aussi plus vite dans le mur. Alors oui, il pleut toujours des rimes, des instrus classiques, des références bien plus intéressantes que streetlife… Et non, Hugo TSR n’est pas plus badass, plus gangsta, plus je ne sais quoi que les autres ; il ne ressent pas le besoin de jouer la surenchère. Ce qui ne l’empêche pas de bien tacler ses contemporains. Eh, c’est la loi de l’egotrip, après tout. Sombre, jamais loin du désespoir ou de basculer pour de bon dans le « à quoi ça sert t’façon ? », le mec est sur la corde raide, et s’en sort toujours même sans proposer une expérience unique ou originale. Pourquoi ? Parce que cette grisaille qu’il (d)écrit, elle fait écho à la vie de beaucoup de b-boys à l’ancienne, plus représentés par grand-monde. Alors sa place est assurée, aussi sûr que sa plume est acérée. Aussi longtemps que tombera la pluie.
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